de Blake et Mortimer à Bob Morane

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Dan
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de Blake et Mortimer à Bob Morane

Message par Dan » 10 oct. 2008 à 21:35

dommage d'avoir louper ça :shock:
Dan et son négre Bernard

Edgar P. Jacobs – Henri Vernes : de Blake et Mortimer à Bob Morane. (samedi 10 mai 2008)


Pour compléter l’exposition des planches et crayonnés d’André Juillard qu'il présente (voir l'article mis en ligne hier et celui déjà consacré précédemment à cette exposition "André Juillard dans les pas de Blake et Mortimer"), le festival Etonnants Voyageurs, qui se tient à Saint Malo d'aujourd'hui samedi jusqu'à lundi, programme également une matinée de films et de rencontres intitulée "E.P. Jacobs - Henri Vernes : de Blake et Mortimer à Bob Morane".

Lundi 12 mai, de 10 h à 13 h au théâtre Chateaubriand, seront ainsi proposées projections et rencontres :
10 h : projection du film "E.P. Jacobs : Blake ou Mortimer ?" de Francis Gillery (2004, 52')
11 h : rencontre autour de Bob Morane et Blake et Mortimer avec Pierre Pelot, Pierre Dubois, Laurent Chollet et Jean-Pierre Dionnet
12 h : projection du film "Henri Vernes : un aventurier de l'imaginaire" d'Erick Mogis et David Carr Brown (1998, 52')

Le lien entre Jacobs et Vernes peut être cherché, entre autres, dans Le Monde perdu d'Arthur Conan Doyle, auteur auquel est consacrée l'après-midi de cette journée de l'aventure.

On peut suivre l'actualité du festival sur le blog d'Etonnants Voyageurs où il est prévu de publier d'ici la fin du festival des articles sur les rencontres Blake et Mortimer.

http://www.etonnants-voyageurs.com/spip.php?article2785
Lundi, journée de l’aventure (Théâtre Chateaubriand)

E.P. Jacobs-Henri Vernes : de Blake et Mortimer à Bob Morane
Théâtre Chateaubriand, lundi matin
Blake et Mortimer : le classique absolu de l’aventure !
Une matinée de films et de rencontres pour compléter l’exposition des planches et crayonnés d’André Juillard !
Un des purs chefs-d’œuvre du roman d’aventure anglais est donc une simple B.D. ! Créée par un Belge Edgar P. Jacobs, en 1946 dans le Journal de Tintin. Conjuguant charme de la vieille Angleterre et futurisme exalté, réalisme et onirisme, nous précipitant de Londres à l’Atlantide, de la préhistoire au futur, brassant les mythologies, cette série culte compte des millions de lecteurs de par le monde. Sir Francis Blake, le professeur Philip Mortimer (inspiré par le professeur Challenger, de Conan Doyle), le diabolique Colonel Olrik et ses sbires : ils sont devenus immortels. La série sera reprise à la mort de Jacobs, en 1957, par Bob de Moor, Jean Van Hamme, Ted Benoît, Yves Sente et André Juillard. En dévoilant peu à peu le passé des personnages ils poursuivent la saga de Jacobs en des territoires toujours plus étonnants.

Après-midi Conan Doyle, des documents inédits !

Conan Doyle déguisé en Professeur Challenger
Théâtre Chateaubriand, lundi après-midi Alors là, rien que du bonheur. Tout un après-midi en compagnie de Conan Doyle ! Avec une merveille, une pièce rare, unique : la seule interview filmée de Conan Doyle, 10 minutes pendant lesquelles il explique comment il inventa Sherlock Holmes. Projection suivie d’une rencontre avec de redoutables holmesiens : Bernard Oudin, Pierre Dubois, et Fabrice Bourland l’auteur du Fantôme de Baker Street.

Le monde perdu de Conan Doyle
Mais aussi les aventures du professeur Challenger dans ce pur chef-d’œuvre du récit d’aventure et d’exploration qu’est Le Monde perdu, la source de Jurassik Park.
Conan Doyle avait été frappé par des conférences d’explorateurs de retour d’une expédition sur le plateau de Roraima, au Venezuela, à plus de 3 000 m d’altitude, où les savants, sur la foi de légendes locales pensaient avoir aperçu des dinosaures, la préhistoire, préservée.
En 2005 une équipe d’explorateurs et de scientifiques se risque à leur tour sur l’inaccessible plateau qui leur réservera quelques surprises de taille : inédit en France, The real lost world de Peter von Puttkamer (Gryphon Productions), primé dans maints festivals, superbe !
Conan Doyle et les fées
Convaincu que les photos de fées prises par deux jeunes filles de Cottingley n’étaient pas truquées, il défendra sa thèse dans un livre étonnant : Les fées sont parmi nous. Une histoire qui fait le bonheur de notre génial elficologue Pierre Dubois — et fera le vôtre. D’autant que la rencontre sera suivie par un exceptionnel film de fiction inspiré de l’affaire, Fairy Tale : A true story (Warner Bros.). Peter O’Toole y incarne Conan Doyle, Harvey Keitel, le Mage Houdini et Anna Chancellor, Peter Pan ! “Un des meilleurs films de l’année 1997” selon le New York Post, rien que ça !


http://etonnantsvoyageurs2008.over-blog.com/

Lundi 12 mai 2008
Les héros des histoires belges, acte 1 : E. P. Jacobs
Ce lundi, la matinée avait un accent belge au Théätre Chataubriand intitulée "de Blake et Mortimer à Bob Morane". Articulé en trois temps, le programme du thème proposait à 10h00 la projection du film de Francis Gillery (E. P. Jacobs : Blake ou Mortimer ?, Artline films, 2006, 52 minutes), suivie d'une discussion autour de la "ligne belge" animée par Jean-Luc Fromental à 11h00 et d'un nouvelle projection à 12h00 consacrée au père de Bob Morane (Henri Vernes un aventurier de l'imaginaire d'Erick Mogis et D. Carr Brown, 1998, 52 minutes). Une invitation à plonger sans retenue dans les mondes fantastiques de nos héros nés au plat pays...

Le documentaire consacré à Edgar Pierre Jacobs est riche d'informations pour les passionnés que nous sommes. Il regorge également d'anecdotes racontées par ses proches tel F. Rivière qui recueillit les propos de Jacobs et les publia dans un livre carnet d'entretien (Edgar P. Jacobs ou les entretiens du Bois des pauvres, éditions du Carabe, 2000). Considéré à raison comme un génie de la couleur en son temps, Jacobs était un auteur de "romans illustrés", comme il aimait les appeler, par opportunité plus que par vocation. Lui, l'amoureux du théâtre et de l'opéra avait trouvé dans l'illustration un moyen de travailler et donc de gagner un peu d'argent pour vivre. C'était également un moyen de ne pas se retrouver mobiliser durant la seconde guerre mondiale... A cette période les autorités allemandes interdisent la publication de bandes dessinées américaines, et Jacobs va écrire et dessiner Le rayon "U" pour faire face à la suppression des aventures de Flash Gordon. Il est remarqué par Hergé qui lui offre l'opportunité de travailler avec lui (on cite généralement Les 7 boules de cristal car c'est l'album où cette collaboration est le plus visible), puis d'être publié à son tour pour ses propres récits dans le Journal de Tintin. Rapidement, Le secret de l'espadon trouve son public et devient la partie la plus lue du journal, marquant la fin de la collaboration entre les deux hommes. L'ère Jacobs débute alors avec la suite que l'on connaît, 8 aventures en 12 albums dont le dernier sera achevé par son ami Bob de Moor et publié trois ans après son décès (Les trois formules du Professeur Sato tome 2 : Mortimer contre Mortimer, édition Blake et Mortimer, 1990).

Dans E.P. Jacobs : Blake ou mortimer ? Francis Gillery, le réalisateur, nous dévoile que Mortimer est en réalité dans la vie Van Melkebeke et Blake n'est autre que Laudry. Les deux hommes sont les amis d'enfance de Jacobs et lui ont servi de modèle pour ses héros. Mais ça, les fans le savent déjà... Ce que l'on sait moins, c'est ce que nous révèle la petite fille d'Henry Quittelier : c'est son grand-père, un "homme avec un nez aquilin" selon Jacobs, qui a servi de modèle pour le personnage d'Olrik. Et cet homme est celui qui lui a ravi son amour d'enfance, la belle Jeanne Faignart que Jacobs finira par épouser en secondes noces.

Jacobs a grandit dans l'occultisme du XIXe siècle. Ses "romans illustrés" gardent une trace de cette époque, on y ressent sans effort la volonté de nous faire palper une autre réalité, invisible, fantastique... L'oeuvre de Jacobs, très investie, lui ayant demandé énormément de travail de documentation, intègre aussi la notion de menace. Il croit, comme Jules Vernes, dans la capacité de l'homme à maîtriser toujours davantage de technologie. Cependant, Jacobs envisage lui le risque que cette technologie puisse être mise entre de mauvaises mains. Au sein d'une génération très marquée par la seconde guerre mondiale, pessimiste pour l'avenir, c'est par l'héroïsme des individus que Jacobs sauve le monde, relève Védrine.

A la fin de sa vie, alors qu'il vit reclus au Bois des pauvres, sa maison isolée près de Waterloo, Jacobs voit le film La guerre des étoiles. Lui qui adore La guerre des mondes est subjugué. Trop peut être. Il dira que sa science fiction à lui n'est rien à côté de cela, et ne finira pas Les 3 formules du Professeur Sato.

Jacobs est aujourd'hui universellement reconnu comme l'un des maîtres de la "ligne claire", et de la bande dessinée belge en général, aux côtés d'Hergé, Bob de Moor, Jacques Martin ou plus récemment Ted Benoît qui a d'ailleurs été le premier à reprendre la série en collaboration avec Van Hamme (L'affaire Francis Blake, Edition Blake et Mortimer, 1996). Jacobs n'aimait pas les catégories. D'ailleurs, il faut corriger une idée fausse qui veut que Jacobs serait l'initiateur de ce style graphique. La "ligne claire", en réalité, est issue de la scène underground hollandaise, et Jacobs n'a repris ce style que par obligation pour satisfaire des conditions d'édition.

Paul Vulcain


Lundi 12 mai 2008
Les héros des histoires belges, acte 2 : rencontre
Voilà le film documentaire sur E. P. Jacobs qui s'achève et la lumière éclaire un public ravi de la projection. Jean-Luc Fromental et ses invités montent sur scène. Pierre Pelot (Les Croix en Feu, l’Atalante Jeunesse, mai 2008), Laurent Chollet (Mai 1968 : La révolte en images, Hors collection, 2007) et Jean-Pierre Dionnet (L’ange de miséricorde, Casterman 2007, rééd.) connu pour être le fondateur dans les années 1970 de la célèbre revue Métal Hurlant consacrée à la bande dessinée.

Au coeur de la rencontre, une question : "pourquoi est-ce la Belgique qui a le mieux incarné l'aventure anglaise ?", et particulièrement auprès de la jeunesse française des années 1950 à écouter parler les invités ! Plusieurs raisons à cela, mais entre autres le phénomène des éditions Marabout, véritable révélateur de talents. Marabout sera la première maison d'édition à proposer en format poche et à prix attractif Dracula (Bram Stocker) et Frankenstein (Mary Sheilley), c'est dire ! Marabout, c'est aussi Bob Morane, héros d'une génération entière, autre enfant d'un père belge (Henry Vernes).

Pourquoi précisément l'Angleterre ? Les auteurs invités évoquent la réussite de l'Empire colonial anglais (sur lequel le soleil ne se couchait jamais) qui contraste avec les nombreux désastres de la colonisation belge... Pas suffisant. Une raison peut être plus évidente est que la Belgique est un pays très influencé par la culture britannique, au moins autant que par la culture française. Et au coeur des influences européennes, les artistes belges ont su conserver une certaine naïveté, en partie facteur de leur succès. C'est donc une liberté totale, sans carquant ni convenance, qui leur a permis d'évoluer de la sorte. Dionnet voue d'ailleurs une admiration sans borne à Maurice Tillieux, le créateur de Gilles Jourdan, qui est l'illustration même de ce propos.

Les personnages qui évoluent par deux chez Jacobs (Blake et Mortimer) comme chez Vernes (Morane et Balentine) sont aussi les vecteurs d'une amitié très forte, très fraternelle dans laquelle se projettent les lecteurs. "Qui n'a jamais fait de conneries avec son meilleur copain étant jeune ?" interroge Dionnet. Une plus large palette de caractères permet aussi une plus large identification du lecteur au héros. L'autre avantage indéniable est de permettre à l'auteur de se servir du dialogue dans son récit soulève Pelot. Enfin corrélation retenue par Chollet mais relevant cette fois simplement du hasard, la tentation de donner au mal la couleur jaune : la marque jaune dans Blake et Mortimer, l'ombre jaune dans les aventures de Bob Morane.

Le festival consacre cette année une exposition à Blake et Mortimer au travers des albums de la série réalisés par André Juillard (Dans les pas de Blake et Mortimer, salle Charcot au Palais du Grand Large). Elle présente entre autres des planches relatives au dernier volet de la saga (Le sanctuaire du Gondwana, Edition Blake et Mortimer, 2008). L'occasion pour Jean-Pierre Dionnet de faire remarquer, pince-sans-rire, que Juillard ne sait pas "dessiner un pli de pantalon" comme savait le faire Jacobs. Il faut dire que Julliard appartient malheureusement à une époque où les délais de production acceptables ne sont plus ceux que Jacobs imposait à son éditeur ! Puis Dionnet pique du côté de Sente, le scénariste qui accompagne Juillard sur la série : "c'est une aberration de voir une femme aventurière dans Blake et Mortimer". Dionnet affirme que Jacobs n'aurait jamais fait cela en son temps.
Mais remarquons tout de même que la censure à laquelle a été confronté Jacobs a éliminé la femme de la bande dessinée durant un certain temps. Et ce n'est pas forcément un choix de Jacobs qui, dans son tout premier album Le rayon "U", racontait l'histoire d'une expédition emmenée par un militaire, un scientifique, et... une femme !
Alors c'est peut-être d'une profonde justesse dont ont su faire preuve Juliiard et Sente finalement ?

Paul Vulcain
Dan
Amitié d'un moranien
ImageDan l'oiseau des ténébresImage

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