Message
par Serge » 28 oct. 2009 à 13:49
Où l'on évoque encore Bob Morane...
Merci Gilles
p.62-63 dans « Nostalgie de la magie noire » de Vincent Ravalec (© Flammarion 1997)
Il fallait que je rentre. C’était une nécessité, Marianne n’allait pas tenir le coup, le pire était à craindre, et de toute façon je me voyais mal passer la nuit là, j’ai essayé de me repérer, de trouver l’avenue Hoche, ensuite je n’avais plus qu’à récupérer Courcelles et les Batignolles, jusqu’à Pigalle et après mon idée était de suivre la ligne de métro, de Barbès à Belleville, en espérant ne pas croiser trop de loups-garous, mais comme un crétin je ms suis trompé, j’ai dû prendre Wagram au lieu de Hoche parce qu’en bas de l’avenue je ne suis pas tombé sur les grilles du parc Monceau mais sur un carrefour, avec des magasins de part et d’autre, que j’ai identifiés en tâtonnant, le tabac et ensuite de l’autre côté ce qui avait dû être un grand magasin de musique, et pour couronner le tout une clameur à vous glacer le sang a jailli dans mon dos, assez lointaine mais suffisamment près pour que je manque de m’évanouir, un cri guttural, le cri des Dacoïts dans Bob Morane, mais puissance dix, je n’avais pas quarante-deux mille solutions, je suis entré dans le bâtiment dévasté, je me sentais de moins en moins bien, j’avais l’impression de couver une grippe.
p.130 dans « Soleil Noir » de Patrick Pécherot (© Gallimard Série noire 2007)
Au goûter, je partirais sur les docks de Londres, quand le fog enveloppe Harry Dickson. Dans un bas-fond de Hambourg, je délivrerais Bob Morane des Dacoïts mangeurs d’opium. Mais d’abord, comme un esquimau avant le grand film, j’aurais savouré le parfum du gris à tonton. Il est aussi enivrant que celui de la Dame en noir.