1965 : « Bob Morane » ou « Les Aventures de Bob Morane »
Il fut une époque où nous, les Français, on faisait de la télé comme les américains. On exploitait nos licences nationales, on donnait des visages aux héros de notre littérature populaire, on faisait résonner dans les salons des noms mythiques qui sonnaient sans l’ombre d’un doute plus fort que « Marie Pervenche » ou « Les Cordier » et notre télévision avait plus d’ambitions que de prétentions.
L’écrivain Henri Vernes (Charles-Henri Dewisme de son vrai nom) a créé ce personnage apparu pour la première fois dans le roman titré « La Vallée infernale » et dont le nom est inspiré à la fois d’un avion de chasse français et du nom qu’on donne aux jeunes guerriers Masaïs. C’est un baroudeur, un peu espion, un peu mercenaire, un peu détective qui se promène un peu partout sur la planète (mais surtout dans les endroits reculés) accompagné de son pote l’écossais Bill Ballantine, montagne de muscles et barrique à whisky (un Zat 77 sinon rien). Bientôt (en 1959), la route de Robert Morane croise celle d’un terrible ancêtre de Bin Laden : l’Ombre Jaune, alias Monsieur Ming, un infatiguable comploteur qui n’a qu’une qualité : sa ravissante nièce Tanya Orloff qui ne résiste jamais à l’envie de sauver Bob à l’ultime moment. Moi je dis : qui n’a pas dévoré une douzaine de Bob Morane dans sa jeunesse a aujourd’hui plus de chance qu’un autre de se suicider au bureau. Des aventures, des jungles, des Dayaks, les coups de poings et les coups de Jarnac… il y a même une patrouille du temps qui peut les emmener voir les dinosaures ! Enfin, ce personnage a fait la fortune des éditions Marabout (collection Marabout Junior) qui en ont édité plus de deux cent aventures, bientôt suivies de plusieurs adaptations en bande dessinée. Il y a même eu un film en 1960, « L’espion aux cent visages », avec Jacques Santi dans le rôle et tout un tas de parodies dont une absolument truculente de Yann et Conrad que j’adore, mais je m’égare et je vais oublier de vous dire que des histoires ont également été mises en son et édités en disques vinyles.
Enfin, 1965 c’est : Bob Morane la série dans laquelle Claud… Hein ?… Ah, non !, il n’y a pas de vidéo aujourd’hui, pas plus que je ne vais vous évoquer ce qui se passe dans les épisodes pour la bonne et simple raison que toute la série, vous pouvez la voir sur le site lookiz.com (mais aussi sur le site megavideo.com) à partir du premier épisode qui est ici (et ne me demandez pas comment ni pourquoi). Et donc, vous allez constater vous-mêmes les propriétés remarquables suivantes de ce programme (et vous me rendrez ça pour lundi).
Un : Claude Titre est immédiatement crédible pour le rôle, il a le physique « musclé, mais souple » de l’homme aux quarante victoires aériennes.
Deux : Billy Kearns est un gros nounours adorable et c’est un honnête acteur qui s’applique dans tous les plans mais bon sang quel épouvantable Bill Ballantine !
Trois : Seigneur que c’est laborieux !
Quatre : Mon Dieu comme c’est adorable ! Il y a à la fois un soin évident et visible apporté aux images (cadrages, composition) et une désinvolture qui frise l’amateurisme dans la récitation souvent pénible de dialogues qui se lisent bien mais sonnent faux. Et puis ces échanges visage contre visage qui alternent avec d’hallucinantes vues exotiques des années 1960… Stupéfiant…
Cinq : Robert Vernay, Raymond Bailly et Pierre Malfille réalisent les épisodes qui…
Six : sont écrits par Gilles Coroner, Claude Denys, Solange Terac, Claude Vernay, J. M. Arlaud, Régine Artarit (c’est la scénariste de « La Maison de Toutou » !!) et Robert Vernay.
En 1998, une série d’animation a été co-produite par les canadiens de chez Cactus animation et les Français du Studio Ellipse. Je ne vous en parlerai peut-être jamais car elle a déçu tout le monde.
J.B. (l’homme aux quarante bitures aériennes)
“Bob Morane” est également disponible en DVD chez L.C.J. Editions
Moi je dis : qui n’a pas dévoré une douzaine de Bob Morane dans sa jeunesse a aujourd’hui plus de chance qu’un autre de se suicider au bureau.
J'adooooreeeeee !!!
Amitiés à toutes et tous !
Pascal