ca fait plaisir de voir que les copains se souviennent de vous, même si je ne prends pas toujours la peine de passer régulièrement poster ici
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je vais tacher de faire des efforts... bien que ce ne soit pas, vraiment, des efforts...
Comme vous allez le voir, c'est pas trop la joie, mais je vous dois quelques nouvelles...
quand vous me souhaitiez mon anniversaire, je venais de me retrouver en congé longue maladie. Certains bien pensants n'y verront qu'une flemme de fonctionnaire et pas une vraie maladie digne de ce nom, ils penseront que je m'écoute... Tant mieux pour eux. Bref... Le médecin ne m'a pas trop laissé le choix, depuis le temps que ca traine et que ca ne s'arrangeait pas.
Trop de boulot, boulot sans sens, face à des gamins qui n'en ont plus rien à faire et qui sont dans la provocation complète et systématique, face aussi à une institution qui demande toujours plus à des profs qui ne peuvent avoir envie à la place de leurs élèves et de leurs parents...
Toujours évaluer (ce qu'on n'a pas l'occasion d'enseigner), toujours individualiser (avec des gamins qui sont tout sauf autonomes et volontaires et sans aucun matériel d’individualisation du travail), toujours négocier avec des parents (qu'on ne voit jamais, sauf pour se plaindre des injustices qu'on inflige à leur gamin), mettre des élèves en fiches et en petites croix par item codifiés des capacités humaines. Faire face à des provocations de jeunes qui jouent avec l'autorité dont ils savent qu'elle n'est pas suivie par la hiérarchie et l'institution... J'en suis arrivé à craindre de mettre deux baffes à un gamin -et tous allez dire que ce serait pas un mal-, et de me retrouver sur la sellette judiciaire derechef... Car à part te dire qu'il faut "revoir la pédagogie et l'organisation de la classe", les chefs te demandent de gérer sans vagues et ne savent que t'attendre au tournant.
Donc avant de craquer complètement, me voilà sur la touche, mis au repos de force.
L'éducation nationale est torpillée par les dernières orientations pseudo pédagogiques; je ne doute pas qu'on arrivera à faire travailler des gamins qui ne savent pas lire à 12 ans, du moment qu'ils consommeront avec les minimas sociaux... Je sais: la faute des profs.
Déjà que je dormais peu, me voilà pis que noctambule, ressassant de longues nuits ce que j'allais faire de ma vie de prof... ou cherchant où j'allais aller trouver un autre boulot... Surtout que le monde de l'enseignement est assez pervers pour te convaincre que tu es un mauvais prof mais que tu serais incapable de faire quelques chose d'autre...
Là, je suis arrêté 6 mois; de quoi me poser; de quoi chercher où aller trouver un boulot qui en soit encore un, même si je sais bien que ce n'est facile pour personne, nulle part; de quoi aussi, pour l'éducation nationale, trouver qui pourra prendre mon poste en remplacement (déjà deux remplaçants usés).
désolé de m’épandre ainsi.. j'en ai quand même lourd sur la patate.
caoa