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par Mike » 13 nov. 2006 à 18:45
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...C 'est, haut la main, une des gueules les plus étonnantes du cinéma américain qui nous a quittés vendredi dernier à son domicile de Montecito, en Californie. Jack Palance a, à l'âge de 87 ans, cassé sa pipe de mort naturelle. À l'heure qu'il est, gageons que ce fils d'immigrants russes - il était né Walter Palahnuik le 18 février 1919- s'envoie une bonne rasade de scotch avec son ami Lee Marvin là-haut, tout là-haut. Au paradis des gueules cassées et des enfants terribles. De ceux dont les fêlures sont telles qu'aucun baume n'existe en monde pour cicatriser une âme déchirée, sombre et tourmentée.Quoique... Ces dernières années, Jack Palance avait trouvé en la peinture et la poésie source d'apaisement. Dans son ranch, près de Los Angeles, l'amoureux de La peur au ventre élevait plus d'une centaine de bovins. Ce qui lui permettait d'évacuer les frustrations d'une carrière pourtant très dense...
Jack Palance aurait voulu tourner beaucoup plus et plus longtemps. Lors des Oscars de 1992, ce solide gaillard de 191 centimètres avait fait très fort. Venu chercher la statuette tant convoitée, pour son personnage de cow-boy solitaire dans City slickers, de Ron Underwood, Jack Palance commença une série de pompes d'une seule main à la place des discours convenus. « Je voulais rappeler aux producteurs que les années ne sont pas forcément un handicap », avait-il déclaré.Mais notre homme était aussi capable de coups d'éclats moins glorieux. Il pouvait s'en prendre physiquement à des spectateurs, remonter les bretelles des metteurs en scène ou surprendre brutalement ses partenaires. Burt Lancaster en fit les frais lors d'une scène de combat où l'infortuné se prit un pain monstrueux. C'était sur le tournage des Professionnels, en 1966. Pas en reste, Lancaster attrapa si violemment les parties intimes de Palance que celui-ci vomit sur le champ... Ce bagarreur de westerns, de péplums et de films noirs avait pourtant été boxeur professionnel sous le nom de Jack Brazzo !
Ancien mineur, comme son père, Jack Palance servit comme pilote de bombardier pendant la Seconde Guerre mondiale.
Avant de donner son visage à Phil Defer, le plus terrifiant bandit de l'Ouest de la BD et de se faire blesser par Lucky Luke, Palance avait gagné ses premiers dollars comme vendeur de glaces, maître nageur, garde du corps ou journaliste.
Elia Kazan le remarqua à Broadway et lui confia le rôle principal de la célèbre pièce Un tramway nommé désir pour pallier les forfaits d'Anthony Quinn et de Marlon Brando.
Le virage de Bagdad Café
Avec un début de carrière marquée par des rôles de « méchant de service » (Panique en rue, L'homme des vallées perdues...), Palance alterna films populaires (Austerlitz, de Gance) ou films d'auteurs (Le mépris, de Godard). Il orienta ensuite sa carrière vers la comédie. Bagdad café en fait un acteur culte et Tim Burton lui offre le personnage du père adoptif de l'homme chauve-souris dans Batman.
On le disait misanthrope, comme son camarade Lee Marvin et franc du collier. « La plupart des réalisateurs ne devraient même pas diriger la circulation », a-t-il déclaré un jour. Jack Palance avait également enregistré un album country en 1966 à Nashville. Histoire de terminer en musique, sachez que le trio de prog-rock Maximum Indifference a intitulé un de ses morceaux « Jack Palance The Ninja ». So long, Jack...
Plus j'y pense, plus je me dis qu'il n'y a aucune raison pour que le carré de l'hypoténuse soit égal à la somme des carrés des deux autres côtés.