Je ne vais pas ici faire sa biographie. Seulement dire que la voie la plus difficile des Alpes en solitaire porte son nom: le pilier sud-ouest du Dru.
Je dirai ici qu'à la Libération, l'Italie n'avait pas purgé l'alpinisme de ses fascistes et qu'elle en envoya dans l'Himalaya avec le jeune Walter.
A 24 ans, à 2 pas du sommet du K2, il fut abandonné par ses compagons de cordée qui ne voulait pas qu'un jeune "rebelle" soit le premier au sommet. C'était l'époque nationaliste (les Français, le premier 8000 et Lachenal sacrifié par Herzog, l'Everest et les anglais niqués par un Tibétain et un Néo-zélandais ) mais le gouvernement italien voulait un "pâtriote" au sommet.
Bonatti qui avait porté tout le ravitaillement et l'oxygène au dernier camp fut abandonné sans oxygène à 8000 mêtres pour une nuit entière. Il survécut par miracle. Après ce coup là, il devint un rebelle mais obtenu réparation de l'état italien en 1994.
Il était le meilleur ami de Pierre Mazeaud (gaulliste de la première heure et grand alpiniste) à qui il sauva la vie au pilier Freney.
La morale de cette vie d'aventures c'est qu'il ne faut jamais faire confiance à ceux qui ont un autre but que la montagne.
A lire, aux éditins Guerin, sa biographie est mon livre de chevet depuis des années: "Montagnes d'une vie"