Tout a commencé d’une manière maintenant habituelle sur le Moranorum où Arkan a jeté les bases de ce week-end réussi. Qui mange et qui ne mange pas ? Qui dort et qui ne dort pas ? Où voulez-vous dormir ? Dans un hôtel ou dans la voiture ? Bref lorsque j’ai pris le départ le samedi matin de Dunkerque, je savais à peu près comment allait se dérouler le week-end. Après avoir comme d’habitude fait un tour sur Mappy.com pour ne pas me perdre sur la route de Liège, le cheval cabré rouge a pris son envol sur les différentes autoroutes de France (10 kms) et de Belgique (240 kms). Bien que ce voyage ne fût pas très long, il ne fut pas pour autant de tout repos car le beau temps n’était pas au rendez-vous. Après 2 heures 30 de conduite sous la pluie et dans le brouillard, je suis donc arrivé à Liège. A ce moment, je ne m’étais pas encore perdu et j’étais très content de l’itinéraire de Mr Mappy. Le problème est que s’il est très simple de suivre un itinéraire en conduisant sur une autoroute rectiligne, cela l’est beaucoup moins lorsqu’il s’agit de le suivre au milieu de la circulation dans une ville comme Liège. Les choses ont donc commencé à se gâter après la sortie de la nationale 928 indiquant Chaudfontaine. En effet, Chaudfontaine n’est pas seulement une cité connue pour son casino et ses eaux thermales mais c’est aussi une agglomération très étendue composée de plusieurs villages. C’est donc dans un de ces petits villages au combien sympathiques que je me suis arrêté afin de demander ma route. Un brave homme m’a donc fait un plan à main levée alors qu’une pluie de glace commençait à nous tomber dessus. Fort de mon plan, que j’ai scrupuleusement suivi, je suis arrivé… à mon point de départ !
Petit détail amusant, à un carrefour, je suis arrivé face à un char d’assaut américain stationné sur un terre plein. Sur le moment je me suis demandé ce qu’il faisait là et c’est en y réfléchissant par la suite que je me suis rappelé que nous nous trouvions non loin de Bastogne où de nombreux combats avaient fait rage durant la seconde guerre mondiale. Le monument est juste un peu plus original que d’habitude.
Bref, je suis reparti pour un deuxième tour en suivant le plan remis par l’autochtone et je me suis aperçu que j’avais loupé une petite rue lors de mon précédent passage. C’est donc sans encombre que je suis arrivé dans le centre de Chaudfontaine un petit quart d’heure plus tard. Il était 10H45 et le vernissage de l’exposition à 11 heures. J’étais dans les temps. La situation en arrivant est simple : une place au milieu de laquelle se trouve une fontaine. Sur la gauche, le casino. Devant, l’ancienne gare. Sur la droite, un palace portant le doux nom de « Palace ». Une place de parking me tend les bras au pied de l’hôtel et c’est avec un petit pincement au cœur que j’y abandonne mon fidèle destrier. Direction l’ancienne gare où se trouve la collection de l’ami Yannick. Un panneau « exposition Bob Morane : entrée libre » m’en indique la direction. Franco j’entre dans le bâtiment et me dirige droit vers notre sympathique artiste qui fait les honneurs de l’exposition à monsieur Vernes. J’en profite pour écouter certaines explications et découvrir les maquettes de Yannick alors que l’exposition n’est pas encore officiellement ouverte. J’avais loupé la précédente exposition à Douvrain et je dois dire que je le regrette car le travail qu’il fait est vraiment formidable. C’est l’œuvre (le mot n’est pas trop fort je pense) d’un passionné et cela se voit. Mais je reviendrai plus tard sur cela. Yannick m’informe que le reste de la bande est en partie arrivé et se trouve au bar de l’hôtel en face. Je me dirige donc d’un pas décidé vers ce lieu de perdition où je suis accueilli par le Nounours, Lilou Moultipass, Twix et une inconnue qui ne le reste pas longtemps. Il s’agit de la dorénavant célèbre Zorie. Dans un coin de la salle se trouve Bilou que je salue brièvement en espérant le revoir par la suite ce qui ne sera malheureusement pas car je pense qu’il n’a du faire qu’un passage éclair. Les retrouvailles se font joyeusement et rapidement car nous voyons passer au loin Dan et Dannette, Kijang et sa Sophie, Sun et Sunette, Twincobra et Arkan. Nous nous empressons de les rejoindre dans l’ancienne gare où le vernissage de l’exposition s’apprête à commencer. Au milieu des organisateurs, bourgmestre, échevins nous écoutons patiemment les différents discours qui résument la vie d’Henri Vernes. Je dois dire que madame Haesbroeck, une des organisatrices de cette exposition, a fait à cette occasion un très bon travail de recherche. Malgré quelques petites erreurs, elle a fait le tour des principaux personnages de l’œuvre de monsieur Vernes et a montré de par son enthousiasme que Bob Morane n’avait aucun secret pour elle.
Les gosiers se desséchant rapidement dans ses conditions, la petite collation d’usage est manifestement bien accueillie par l’ensemble des participants de ce vernissage. La pièce est pleine et les conversations vont bon train (c’est normal dans une ancienne gare…) Le vin est rouge et les toasts sont chauds. Dom se régale… Après une petite bagarre, je réussi à récupérer le livret de cette exposition que je m’empresse de faire dédicacer par le Maître qui est déjà à l’œuvre dans un coin de la pièce. C’est aussi l’occasion pour nous d’engager la conversation avec le dessinateur Franck Leclercq qui est présent et dont de nombreuses planches sont exposées sur les murs. Le personnage est sympathique et c’est avec beaucoup d’amusement qu’il a fait connaissance de notre Dan national qui, fidèle à lui-même, l’appelait par son prénom trois secondes après lui avoir serré la main. Nous profitons de cet instant pour faire une série de photo avec les deux auteurs. Il est ensuite temps pour nous de quitter ce formidable endroit où Yannick a exposé une partie de son cœur.
Nous traversons donc la place pour gagner le casino où se déroule la 11ème fête du livre. Il est environ 13 heures. Dans le hall d’entrée sont exposées certaines des photos Jean-Marie Van Dyck consacrées à Henri Vernes. C’est l’occasion pour nous de nous remémorer certains souvenirs : « Tiens ! Là c’était à Lille ! Oh ! Là, c’était à l’AG ! » Après quelques minutes passées à admirer le travail de Jean-Marie, nous pénétrons dans l’enceinte du casino munis de nos invitations aimablement fournies par Jannick. Comme d’habitude, le premier stand que nous rencontrons est celui de l’Age d’Or. Retrouvailles avec Claude, le patron, et aussi avec Jacques Dieu qui dédicace son livre « 50 ans de culture Marabout » sur le stand des Editions Nostalgia. Je l’ai acheté et je vous le conseille car il est très bien fait. C’est ensuite pendant une heure, la dispersion générale des forces en présence. Il faut comprendre par là que tout le monde est parti à la recherche de la perle rare qui manque à sa collection sur les stands des différents bouquinistes présents. Certains sont très bien achalandés mais pratiquent des prix prohibitifs. Il est cependant possible de faire quelques affaires et c’est donc une nouvelle fois le porte-monnaie qui trinque. Personnellement, je suis reparti avec les plaines d’Ananké, le journal du collectionneur, deux ex-libris de Leclercq et deux ou trois autres bricoles.
A 14 heures 30, la majorité d’entre nous ayant un petit (voire un grand) creux, nous nous regroupons et décidons de chercher un endroit où déjeuner. Un rapide tour des différents restaurants présents à proximité du casino nous apprend que notre seule possibilité est le « Palace » où nous pénétrons d’un pas assuré. Alors qu’Henri Vernes, Franck Leclercq, Yannick et son épouse sont en train de boire le café, nous déménageons la moitié de la salle afin de pouvoir asseoir la quinzaine de sauvages affamés. Pour l’occasion nous avaient rejoints Patchouli et sa future épouse ainsi que… argh ! Excuses moi camarade mais j’ai oublié ton pseudo. Un serveur accourre aussitôt pour prendre nos commandes. C’est pour déjeuner ? Alors c’est mon collègue qui va s’occuper de vous. Nous voyons alors arriver l’archétype du serveur efféminé directement issu de « la cage aux folles ». C’est l’occasion pour nous de chambrer un peu Sun qui ne s’était aperçu de rien et qui semblait avoir la côte avec ce serveur alors que bizarrement Sunette semblait inspirer l’effet inverse. Les commandes à peine passées et la blanche à peine servie, un homme vient nous demander si nous sommes des fans d’Henri Vernes. Notre mine réjouie s’assombrit un instant lorsqu’il nous apprend que la conférence initialement prévue à 16 heures a été avancée et qu’elle commence… maintenant. Trop tard pour tout annuler, nous faisons donc une croix sur cette conférence. Dommage car nous avons appris par la suite que notre présence aurait été la bienvenue pour remplir un peu l’auditoire. Le reste du repas se déroule dans la joie et la bonne humeur et sans incident.
Vers 16 heures, nous retournons au casino où chacun repart s’occuper de ses petites affaires : les uns refont la tournée des bouquinistes, les autres attaquent la file d’attente pour glaner quelques dédicaces de Franck Leclercq et/ou d’Henri Vernes, d’autres encore se regroupent pour discuter des types de Bob Morane devant une bière blanche. A 17 heures 20, Dan me présente un dessinateur, Gérard Goffaux, qui me réalise une dédicace encore plus dénudée (sur les conseils de Dan) que d’habitude. L’individu est très sympathique et très loquace (le vin rouge servi aux différents dessinateurs qui le souhaitent y est peut-être pour quelque chose). Notre Lilou vient faire un tour pour voir le travail et s’apercevant que l’auteur du scénario est Serge Brussolo, un de ses auteurs favoris, elle attaque une discussion avec le dessinateur qui délaisse pendant un moment ma dédicace. Arkan me regarde de travers car nous devons être à 18 heures au vernissage de l’expo sur les Editions Marabout. Le dessin à peine terminé, nous nous précipitons tous dans les voitures et nous prenons la direction de Beaufays – Chaudfontaine. Après un ou deux demi-tours qui auraient du nous mettre la puce à l’oreille pour la suite de nos aventures, nous arrivons au centre international Steeman où se tient l’exposition.
Nous y retrouvons un bourgmestre, des échevins, bref à peu près les mêmes personnes que le midi. Les discours sont presque identiques aussi. Le vin rouge et les toasts : idem. Nous faisons un rapide tour de l’expo qui retrace outre l’histoire des Editions Marabout mais aussi l’invention du livre de poche. L’expo est bien mais nous n’avons malheureusement pas le temps de nous y attarder.
A 19 heures, nous reprenons la route car il nous faut absolument retirer les clés de l’hôtel avant 19 h 30. C’est donc juste à temps que nous investissons les lieux. Nous remplissons les fiches de police, payons et allons déposer nos bagages avant de nous retrouver tous à l’accueil. Tous ? Pas tout à fait car deux chambres avaient décidé secrètement de nous faire arriver en retard au restaurant. Dans la première, Zorie et Lilou faisaient un brin de toilette avant de quitter l’hôtel et dans la deuxième Twix qui, voulant tester la qualité du matelas, était tombé endormi sur son lit.
Une fois la troupe rassemblée, un convoi de quatre voitures se met en branle afin de rejoindre le restaurant la Fiesta où nous devons déjà être attendus. Après quelques tours, détours, contours… nous arrivons devant ce restaurant où il est manifestement très difficile de se garer. Une fois ce nouvel écueil surmonté, nous entrons dans ce haut lieu de la gastronomie. La dame à l’accueil nous dit à peine bonjour et nous demande de payer immédiatement. Non désolée ! Nous ne prenons pas la carte bleue ni les chèques français… Aïe ! Ca se corse ! Le complot visant à déstabiliser l’organisation a bien fait son boulot. Heureusement c’est sans compter sur l’entraide régnant dans un groupe de Moraniens comme nous. Chacun retourne ses poches pour aider ceux qui n’ont pas de liquide et finalement tout le monde rejoint la table de vingt personnes où nous attendent déjà Végébé, Yannick et sa moitié, le Bulot national, Daniel de Namur et sa charmante petite fille, Emile + 4 personnes. C’est bizarre, il n’y a pas assez de place pour tout le monde ! Incident diplomatique ! 4 de nos membres quittent la table et vont s’installer à l’autre bout de la salle. Après quelques négociations acharnées, nous nous serrons et ils acceptent de rejoindre le reste de l’assemblée. Petit coup de serpette en passant : il est regrettable que des personnes n’ayant aucune affinité avec le monde moranien se soient incrustées dans le groupe, passant leur temps à se goinfrer et à se bécoter devant tout le monde en ignorant royalement (c’est normal dans une monarchie) leurs voisins et le minimum de savoir-vivre nécessaire dans une réunion amicale comme la notre. Point à la ligne…
Le repas se déroule sans encombre. Des barbecues sont incorporés dans les tables et les brochettes défilent. La viande est belle et bonne n’est ce pas Twix ? Le concept est intéressant, la boisson et la nourriture étant à volonté. Certains abusent du « à volonté » notamment une jeune fille à une table voisine que sa mère ramène dans un état lamentable après qu’elle soit tombée plusieurs fois de sa chaise. Le plus gros problème est cependant le nombre incalculable de personnes réunies dans cette même pièce et la musique de fond qui empêchent toute conversation audible hormis pas son voisin le plus proche. J’en profite aussi pour remercier la direction du restaurant pour avoir fait jouer environ 94 fois la musique « Joyeux anniversaire » aux personnes qui sont venues ce soir là afin de fêter leurs anniversaires respectifs. Bref, la soirée se déroule doucement et l’ambiance n’est malheureusement pas comme à Angers. Un peu avant minuit, nos illustres inconnus, repus, quittent la table et s’en vont en ayant à peine lancé un « au revoir » à la cantonade. J’en profite pour remercier Lilou pour la pensée qu’elle a eu pour le groupe en offrant à chacun (sauf à ceux qui n’étaient pas prévus

Si l’ambiance du repas était un peu triste comme je viens de le dire, c’en était fini de la tristesse et ceci grâce à notre organisateur local : Arkan ! En effet, la belle ville de Liège possède une particularité que je n’avais jamais rencontré jusqu’alors : les hôtels y sont mobiles. Le notre avait malheureusement changé de place pendant que nous étions en train de manger et le pauvre Arkan était bien en peine pour le retrouver. Notre convoi a donc tourné pendant environ une heure dans Liège et ses environs. Liège la nuit n’a plus beaucoup de secrets à nous dévoiler. L’aéroport (avec vue par la gauche puis vue par la droite), les différents stades de foot, les principaux accès routiers et autoroutiers… on connaît ! Une mention spéciale est décernée aux ronds-points qui sont nombreux et de très bonne qualité. Nous avons appris par la suite qu’un silence lugubre régnait dans la voiture de tête et qu’une certaine tension régnait entre le conducteur Kijang et son co-pilote Arkan. Par contre dans la notre, c’était le délire. Twix pleurait de rire en conduisant, Végébé, TwinCobra et moi-même étions dans un état indescriptible. S’il est vrai qu’un bon rire équivaut à manger un bon steak je peux vous assurer qu’à nous quatre nous avons décimé une grande partie du cheptel bovin belge. Le hasard faisant toujours bien les choses, nous avons fini par retrouver le bâtiment tant recherché.
Discussions animées avec le veilleur de nuit à qui nous expliquons nos « malheurs » de la soirée puis nous nous séparons pour aller prendre un repos bien mérité tandis qu’un petit groupe d’irréductibles décide d’aller boire le dernier verre au Carré de Liége. N’y ayant pas participé, je zapperai donc cet épisode.
Partageant ma chambre avec Végébé, nous ne nous sommes pas reposés pour autant. En effet, dès la fermeture de la lumière, nous nous sommes retrouvés en forêt pour accomplir ce pourquoi nous sommes manifestement doués tous les deux : le sciage de bois. Quelle nuit mes aïeux !
C’est avec plaisir que le matin je suis descendu pour prendre le petit déjeuner. D’abord seul puis rejoint petit à petit par le reste de l’équipe. La dernière étant bien évidemment Lilou ! Le moment du petit déjeuner est comme d’habitude le moment de faire le débreafing de la veille car certains vont repartir assez vite pour rejoindre leur domicile. Arkan est étrangement silencieux. Les autres sont manifestement heureux d’être là. C’est ce qui compte.
Vers dix heures, nous abandonnons les lieux non sans avoir serré une dernière fois notre ami Bulot qui reprenait la route pour rentrer. Direction Chaudfontaine où nous voulons faire un dernier passage par le casino. Petit à petit le groupe s’effrite. Nous souhaitons rester jusqu’à 14 heures, heure d’ouverture de l’expo de maquettes, car Végébé n’a pas eu l’occasion de la voir la veille. Il y a nettement moins de monde que la veille ce qui nous permet de tout revoir calmement. C’est vraiment du super boulot !
Le retour vers la France s’effectue sans problème. L’aventure de Chaudfontaine est terminée. Si au début, nous n’étions qu’un groupe d’internautes réunis par une même passion, Bob Morane, nous sommes devenus maintenant un véritable groupe d’amis à qui Henri Vernes donne l’occasion de se rencontrer plus ou moins régulièrement. J’en prends pour exemple Bulot qui a loupé toutes les expositions mais qui a fait la route uniquement pour passer la soirée avec nous. Chapeau ! Je voudrai aussi remercier tout particulièrement deux personnes. La première c’est Jannick pour la qualité des maquettes qu’il réalise. Je pense que nous avons tous été impressionnés par le travail accompli et j’espère que le projet dont tu m’as parlé verra effectivement le jour. La deuxième personne, c’est Arkan car même si nous l’avons égratigné un peu sur son maintenant célèbre sens de l’orientation, il a réalisé un boulot formidable afin que ce week-end se déroule dans les meilleures conditions possibles. Dernière petite pensée pour The Ghost qui était malgré tout avec nous.
A bientôt pour de nouvelles aventures !