Alain le Bussy
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Né en 1947, marié, père de trois (grands) enfants, Alain le Bussy est liégeois de vieille souche, même si ses ancêtres sont des immigrants venus de France s'installer Place du Marché à Liège en 1410, et s'il vit depuis sa plus tendre enfance à Esneux… qui n'a jamais été terre principautaire. En dehors de cela et de sa passion pour l'écriture, il a encore un point commun avec Georges Simenon, son passage par le Collège Saint Servais où, d'ailleurs, son père avait été le condisciple de Simenon y entrant alors que celui-ci était déjà dans les "grands".
Il est marié et a trois grands enfants dont un seul (!) a lu ses livres. Sa femme, qui en a quand même lu cinq ou six, vend des "chiques" pour parler liégeois tout au bout de Féronstrée, au rez-de-chaussée d'une bicoque construite vers 1600, pas très loin donc du quartier natal du grand Georges.
Sur le plan professionnel, après une licence en Sciences Politiques et Sociales à l'ULg, il a toujours travaillé dans les Ressources Humaines, connaissant successivement deux multinationales. Il a aussi été conseiller communal à Esneux de 1971 à 1976 et conseiller CPAS de 1988 à 1994.
En 1999, il a profité d'une option de pré-retraite qui lui permet de se consacrer à son jardin (bof!) et à l'écriture.
Celle-ci est sa passion depuis plus de 35 ans.
Il avait découvert la Science Fiction en tant que lecture vers l'âge de 14 ans, tout en lisant aussi pas mal de récits tournés vers la mer (son père était ingénieur naval) ou d'Histoire. A l'exception de la lecture de quelques épisodes de la Révolte des Triffides paraissant en feuilleton dans le Moustique (qui n'était pas encore Télé Moustique), les premiers livres qui l'on marqué étaient SLAN d'A.E. Van Vogt, Les Négriers du Cosmos de John Brunner et le Gambit des Etoiles de Gérard Klein (pas l'instit', un autre!) Il s'était promis à l'époque de recontrer les trois auteurs, ce qui fut fait au fil des années.
Il n'était que lecteur, il allait franchir le pas en se risquant à écrire lui-même.
Le premier texte dont il se souvienne ne portait pas de titre, et il l'a publié en 1967 dans l'Echelle, journal de la maison des Jeunes d'Esneux, dont il s'occupait à l'époque. Après, il a commencé à écrire régulièrement et a été notamment publié dans Ecritures, le recueil annuel de nouvelles du Cercle interfacultaire de littérature de l'ULG (en 1969, 1970 et 1973).
En 1968, alors qu'il comptait déjà une douzaine de petites nouvelles au compteur, il a eu l'idée de s'attaquer à un texte plus long. Son premier roman - bourré de clichés, pas très original, impubliable - était né au bout de 12 jours. La longueur ne lui causerait plus jamais de problème.
C'est aussi cette année qu'il entre en contact avec le milieu SF suite à un articulet paru dans la presse annonçant la création du club COSMORAMA par un certain Claude Dumont. Ils se rencontrent et ne se quitteront plus littérairement parlant, jusqu'à la mort de Claude en octobre 2002.
Il franchissait une nouvelle étape en 1970, participant à Heidelberg à la première convention mondiale organisée sur le continent Européen (Jusque là, elles s'étaient toutes déroulées aux Etats-Unis depuis 1939, sauf deux exceptions en Grande Bretagne.) Il y avait 620 participants. Ils ne doivent plus être maintenant qu'une petite centaine vivants et toujours actifs.
De retour de Heidelberg, il fonde son propre fanzine, Xunesè, anagramme d'Esneux, dont le premier numéro paraît en septembre 1970. Xuensè connaîtra 16 numéros jusqu'en juillet 1976, à l'issue de Léodicon, la première - et unique jusqu'à ce jour - convention internationale de SF organisée à Liège en compagnie de Claude Dumont, Dominique Warfa et Léon Mormont, qui devint plus tard président de la République Libre d'Outremeuse.
Pendant cette période, il a aussi écrit quatre autres romans, dont Quête Impériale.
. Léodicon a été une telle surcharge de travail, qu'il décroche complètement. Il n'écrira plus rien, sauf une nouvelle et un roman (Déraag) jusqu'en décembre 1983.
A cette époque, il est responsable du personnel chez MABELPAP à Stembert et s'occupe, parmi bien d'autres choses, du journal d'entreprise. l est de tradition d'inclure dans le numéro de fin d'année un conte de Noël. Il l'a fait un 1982, mais sans que cela réveille son envie d'écrire. Il recommence en '83… et là, c'est un conte de Noël de Science Fiction qui sort aisément (L'Etoile des Etrangers), il l'inclut avec une autre histoire courte dans le n° 17 de Xuensè et l'envoie à quelques personnes dont il a toujours les adresses. La réaction est étonnante, via les réseaux d'information (qui n'utilisent pas encore le net, bien sûr!): on y parle de la renaissance du "légendaire Xuensè" et il se trouve presque contraints de reprendre une publication régulière.
C'est aussi de la période 1984-1985 que jailliront une dizaine de romans, dont Chatinika, Garmalia, Yorg de l'Ile, Rork des Plaines, Hou des Machines.
Xuensè se poursuit pendant une bonne douzaine de numéros, plus quelques spéciaux dont La Saga de Grinn et Rêver à Valogyr deux romans datant du début des années '70.
Début 1987, il est "restructuré" et passe 17 mois sans emploi sérieux, ce qui interrompt la publication de Xuensè, qui a pratiquement toujours été gratuit, la seule façon de le payer étant de réagir à sa réception… au besoin par une lettre d'insultes! Cette période noire ne le porte guère à écrire, même si c'est de cette période que date Message reçu, envoyé, une longue nouvelle assez glauque parue plus tard dans Phénix.
Fin 1988, il retrouve du boulot chez CATERPILLAR à Gosselies, un peu grâce à la SF: il a appris l'anglais pour lire les américains dans le texte et sa bonne connaissance de la langue de McCartney lui vaut d'être engagé. Zijn Nderlands ook is goed, maar met een sterke luikse accent!
Presque aussitôt l'envie d'écrire revient. Ça repart pour Xuensè et, justement, en 1990, la deuxième convention mondiale d'Europe se tient à La Haye. Il y va, bien sûr. Peu de temps auparavant, il apprend par Dominique Warfa que la revue Québécoise IMAGINE prépare un numéro spécial sur la SF Belge. Il soumet trois textes, dont Un don inné, la nouvelle parue dans l'Echelle en 1967, qui a enfin un titre. Elle sera publiée, et il obtiendra ses premiers droits d'auteur, un chèque de 30 dollars canadiens (+- 750 BEF) qui lui aurait coûté quelques francs s'il l'avait encaissé. Il le retourne donc à IMAGINE pour qu'on le convertisse en abonnement.
Un peu plus tard, il récolte le cinquième prix d'un concours organisé par la revue française Antarès, ce qui lui vaut 1500 FRF. C'est encourageant.
Il s'est remis à écrire un roman, sur un PC Schneider sans disque dur et utilisant des disquettes 3 pouces (Oui, 3 pouces, pas 3 pouces 1/2!) et l'a intitulé QUE TE PORTE L'AIR. Il hésite à l'envoyer, car si c'est pour recevoir comme d'habitude une lettre polie de refus… Il se décide quand même et vise très haut, en l'envoyant à Gérard Klein (pas l'Instit, un autre!) directeur de la prestigieuse collection Ailleurs & Demain chez Laffont.
Il reçoit une nouvelle lettre de rejet… longue de deux pages, commençant par: Que te porte l'air est un très bon roman. et se terminant par le conseil d'envoyer le manuscrit chez J'AI LU ou au Fleuve Noir, ce qui est fait courant décembre 1991.
En 1991, il a soumis deux textes (un sous son nom et un sous un pseudo) au concours annuel 7ème Continent organisé par IMAGINE. Il y a une quarantaine de concurrents, mais il décroche la 1ère place pour LES LOIS DU HASARD ainsi que la 4ème. Il est encore sous l'euphorie lorsque, le 26 mars dans l'après midi, il décroche son téléphone au bureau pour s'entendre dire: "Ici Philippe Hupp, au Fleuve Noir. Je vous téléphone pour vous dire que je vais publier votre roman."
S'ensuivent quelques contacts téléphoniques, parce Que te porte l'air, est un titre trop éthéré qui convient pas pour Hupp, et on se met d'accord sur DELTAS.
DELTAS sort le 25 septembre 1992 et, aussitôt, des commentaires très positifs abondent, les seules critiques étant que l'histoire n'est pas finie. En octobre, il écrit alors TREMBLEMER (contraction de Tremblement de mer, pour faire bref, dans le style qu'apprécie Hupp) qui sera publié au printemps 1993. En été, ce sera au tour de Déraag, puis en automne Envercoeur, troisième volet du cycle entamé avec Deltas. Ce titre provient du seul roman publié par Guy Harmel, canteur et animateur des Six Cordes à Esneux, Le Cœur à l'envers. Harmel, sous le nom de Gharmel reviendra tout au long du cycle de Chatinika, dans son propre rôle de menestrel.
Entre temps, lors de la Convention Française d'Orléans, fin août 1993, DELTAS a obtenu le Prix Rosny aîné, consacrant par un vote populaire et non un jury, le meilleur roman français paru l'année précédente.
Il est amusant de noter qu'à son retour d'Orléans, Alain trouve dans son courrier une lettre venant de chez J'AI LU et refusant Que te Porte l'air qu'ils ont reçu vingt mois plus tôt!
A partir de là, l'aventure va se poursuivre avec à ce jour 23 romans publiés, essentiellement au Fleuve mais aussi chez divers autres éditeurs. Xuensè est en sommeil de 1998 à 2002, mais a connu trois nouveaux numéros depuis lors.
En 1995, CRAQUEUR lui vaut une deuxième fois le prix 7ème Continent, qu'il sera à tout jamais le seul à avoir obtenu à deux reprise, car la revue et le concours disparaissent peu après.
La convention mondiale de 1995 de Glasgow est jumelée avec l'Européenne. Il y obtient la distinction de "Best European Author.
En fin 1999, profitant d'une option de prépension, il quitte CATERPILLAR et constate assez vite que les loisirs ne permettent pas d'écrire plus: l'écriture était une sorte de catharsis permettant de se laver la tête des tracas et obsessions du bureau. Une fois ce stress disparu, il n'y a plus que l'effort… sauf dans certains cas particuliers. Par exemple, quand le 18 mars 2004, vers 10H.00 du matin, Guy Delchambre lui demande s'il n'a pas une nouvelle inédite de Grosset disponible pour le surlendemain. Le texte sera terminé à 7 heures du soir! Ce n'est pas pour rien que dans le milieu des auteurs de SF français on l'a surnommé "L'homme qui écrit plus vite que son ombre!"
En 2002, il organise, avec d'autres, la 29ème Convention Nationale Française de Science Fiction à Esneux/Tilff, et va remettre ça en 2005, tout en étant agent (pour la France!) de la mondiale de 2005 encore une fois à Glasgow.
Il avait un jour de 1997 écrit un pastiche de Maigret mais sans renier ses propres passions. C'était donc une histoire situé dans un cadre de Science Fiction, sur Mars. Guy Delchambre, rencontré par hasard, aura une copie du texte, qui sera finalement publié début 2003 chez Robert Demeyer, qui lui en demande un deuxième. Comme il dispose aussi d'un pastiche de Bob Morane, il le revoirt pour correspondre au format. Depuis lors, quatre nouvelles aventures de Rob Mobane ont été écrites, mais aussi deux aventures de Gary Hickson et une enquête de Merlock Sholtes.
Presque tout ce qu'il a écrit est marqué du sceau de la Science Fiction ou du Fantastique. Sa collection personnelle dans ce domaine tient du musée, comportant près de cinq mille romans, recueils et magazines, dont un bon tiers en anglais. Cependant, il lui est arrivé de tâter d'autres genres, comme le polar. Son premier roman de ce genre à se voir publié LES OTAGES DE LA DENT BLANCHE, est disponible depuis l'été 2003.
C'est aussi, à l'occasion, un conférencier, qui dispose d'un certain nombre de textes déjà préparés, mais peut en rédiger de nouveaux sur demande. Il a animé des ateliers d'écriture et le fait d'ailleurs régulièrement sous une forme réduite dans le cadre de Place aux Enfants.
Bibliographie
Fiche nooSFere : noosfere.org/icarus/livres/auteur.asp?numauteur=49
Fiche BDFI : bdfi.net/auteurs/l/le_bussy_alain.htm
Fiche Exliibris : quarante-deux.org/exliibris/00/01/c9/ee.html