VILLERS-LES-NANCY - RETROSPECTIVE BM- Dossier de Presse

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Colonel Graigh
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VILLERS-LES-NANCY - RETROSPECTIVE BM- Dossier de Presse

Message par Colonel Graigh » 28 janv. 2004 à 21:31

et encore des infos toutes fraiches de notre ami Dan qui les tient
de son ami Bruno, un des principaux artisans de cette manif :wink: :wink:
1953 – 2003
LES CINQUANTE ANS
DE BOB MORANE


Bob Morane fête son cinquantième anniversaire. Physiquement et moralement, il ne fait pas son âge, à l’image de son créateur, Henri Vernes.
Cet éternel enfant dans l’âme fait aujourd’hui partie des classiques du roman d’aventures et de la bande dessinée…

C’était il y a cinquante ans, le 16 décembre 1953, très exactement. Ce jour-là, les adolescents, plus habitués à lire le Journal de Tintin ou le Prince Eric dans la collection « Signes de piste » que de vrais romans d’aventure, découvraient la Vallée Infernale, première aventure d’un personnage baptisé « Bob Morane » par son créateur Henri Vernes. Ce dernier est journaliste et s’appelle en réalité Charles Dewisme. Il est journaliste et rêve depuis longtemps de passer du compte-rendu de faits réels à des sujets sortis de son imagination. C’est ainsi qu’il invente cette histoire d’aviateurs américains, naufragés à bord d’une forteresse volante, perdus au cœur de la Nouvelle-Guinée, où vivent des Papous qui n’ont jamais vus un Blanc. Ingénieur diplômé, ancien pilote de la Royal Air Force, ayant remporté cinquante-trois victoires pendant la seconde guerre mondiale, le commandant Bob Morane part à leur recherche…

Le succès de ce volume dépasse les prévisions les plus optimistes. Les adolescents adoptent Bob Morane et en redemandent. C’est ainsi que, pendant plusieurs dizaines d’années, Henri Vernes va imaginer un nouvel épisode tous les deux mois, voire toutes les six semaines. Un demi-siècle plus tard, son rythme de production a largement diminué, mais il continue à écrire trois ou quatre livres par an. Il adapte aussi quelques-uns de ces récits pour les bandes dessinées réalisées jadis par Attanasio, Forton, Vance et aujourd’hui par Coria et supervise les vingt-six dessins animés diffusés avec succès sur les chaînes de télévision.

Affichant une éternelle jeunesse, cet enfant de quatre fois vingt ans continue à mêler, dans ses histoires, l’aventure classique et la science-fiction. Surpris, mais heureux, de toucher aujourd’hui les petits-enfants de ses premiers lecteurs, il affirme, avec modestie, n’avoir rien inventé mais seulement comblé un vide.
- Quand j’ai débuté, toute forme de littérature pour les jeunes avait disparu, se souvient-il. Je n’avais pas le moindre concurrent.

Depuis, Henri Vernes a été mille fois copié, mais jamais égalé. Petit à petit, il a en effet bâti un univers unique en son genre et des personnages secondaires qui sont devenus presque aussi célèbres que le héros de la série. Parmi eux figurent un géant écossais, Bill Ballantine, le fidèle copain de Bob Morane, mais aussi Miss Ylang-Ylang, Roman Orgonetz, le professeur Clairembart, Sophia Paramount et Tania Orloff, la nièce de Monsieur Ming, alias l’Ombre Jaune.
Au départ, il est prévu que ce dernier n’interviendra que dans un seul roman la Couronne de Golconde. Lorsqu’il le décrit pour la première fois, Henri Vernes trace un portrait-robot qui ne va guère varier en un demi-siècle de tentatives, toujours avortées, de domination du monde… Il le présente ainsi…
- C’était un asiatique – un Chinois, ou plus probablement un Mongol – long et maigre, il devait mesurer près de deux mètres, vêtu d’un costume noir au col fermé de clergyman. Ses bras, anormalement longs et musclés s’il fallait en juger par la façon dont il remplissait les manches du vêtement, étaient peu en rapport avec le corps filiforme, et aussi les mains énormes, osseuses, avec des doigts pareils à des dents de fourche. Mais le visage, plus encore, retenait l’attention. Un visage d’un jaune un peu verdâtre, faisant songer à un citron pas tout à fait mûr. Le crâne était rasé et l’ensemble rappelait une lune qui se serait terminée en pointe par le bas, car le menton possédait l’aigu d’un soc de charrue. Entre les pommettes démesurément saillantes, le nez se révélait large, épaté. Quant à la bouche, fine mais aux lèvres parfaitement dessinées, elle s’ouvrait, quand l’homme parlait, sur des dents pointues, qui ne semblaient pas appartenir à un être humain mais à une bête carnivore. Les yeux non plus n’étaient pas humains. Sous les paupières fendues obliquement, ils faisaient songer à deux pièces d’or ou, mieux encore, à deux topazes opaques. Des yeux minéraux, sertis dans un visage de chair, des yeux qui semblaient morts, sans regard, mais d’où cependant émanaient une extraordinaire puissance hypnotique.

Monsieur Ming est le « méchant parfait », dans la grande tradition du genre, entre Fu-Manchu et Fantômas. Cherchant à baptiser un personnage qu’il imagine venu de Chine ou de Mongolie, l’auteur songe à la dynastie des Ming. C’est ainsi qu’il en fait un être né voici plusieurs siècles, descendant de l’empereur Ming T’ai-Tsou. Physiquement, il est très grand et apparaît presque toujours vêtu d’un costume sombre digne d’un clergyman. L’Ombre Jaune est ainsi le chef du Shin Than, un mouvement apolitique qui veut dominer le monde pour forcer les hommes à retourner à l’état le plus proche de la nature. Pour y parvenir, une seule solution, la violence. Le danger pour l’humanité est d’autant plus grand que cet être démoniaque possède des richesses illimitées et un savoir universel : il connaît toutes les langues, qu’elles soient vivantes ou mortes, et pratique des sciences en avance sur toutes les connaissances humaines qui lui permettent de franchir les espaces interplanétaires et même le temps. Pour l’assister, l’Ombre Jaune dispose de complices presque aussi dangereux que lui, les dacoïts, des tueurs professionnels fanatisés, maniant le poignard comme personne.

S’adaptant à l’air de temps et faisant évoluer ses personnages en même temps que le monde qui l’entoure, Henri Vernes va, petit à petit, transformer des récits d’aventures en thrillers puis en épopées de science-fiction. Aujourd’hui, Bob Morane, Bille Ballantine et les autres personnages de ces deux cents histoires à succès traversent le temps pour le bonheur de lecteurs d’une dizaine de pays.

Cette série unique en son genre dans l’histoire du roman pour la jeunesse a ses inconditionnels, réunis dans le « Club Bob Morane ». Ses membres se réunissent une fois par an pour un banquet naturellement présidé par Henri Vernes, et tous les trois mois, paraît un magazine intitulé « Reflets » qui évoque l’actualité du personnage, de son créateur, et analyse livres ou bandes dessinées, avec une précision digne d’un historien, voire d’un chercheur. On trouve ainsi, entre autres, des « Bob à la loupe », où chaque roman se trouve disséqué chapitre après chapitre, des études détaillées sur l’un ou l’autre des personnages, de longs dossiers sur les thèmes traités par Henri Vernes et des petites annonces. On vend, on échange des exemplaires afin de se constituer une collection complète.

Aujourd’hui, Bob Morane est considéré comme un classique de la littérature ; Henri Vernes avoue, avec une modestie et une sincérité qui ne sont pas feintes, que dans ses rêves les plus fous, il n’aurait jamais espéré pareil triomphe. Il est régulièrement fêté par les autorités officielles, consacré, reconnu, célébré. On expose Bob Morane, on lui consacre des thèses, des timbres, on décore son père putatif. C’est dire s’il est aussi célèbre que son héros et à quel point il en est indissociable !
Affaire à suivre....
Louis Graigh. Colonel de la Patrouille du Temps de XXIIIe siècle. Aide
Bob Morane et Sophia Paramount à lutter contre l'Ombre Jaune...

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