Désormais, pour lire «Tintin au Congo» outre-Manche, il faudra

La raison : une décision de la commission pour l’égalité raciale (CRE), saisie par un avocat britannique, David Enright, qui est tombé par hasard sur l’album en faisant du shopping. Pour lui, «Tintin au Congo» suggère que les Africains sont de sous-humains, que ce sont des imbéciles, à moitié sauvages».
Des critiques en partie justifiées. L’album, publié à l’époque de la colonisation par les Belges du Congo, justifie la présence coloniale et présente volontiers les Noirs comme de «grands enfants» naïfs. Une vision qui dominait dans l’Europe des années 1930. «Hergé lui-même qualifiait de ‘péché de jeunesse’ » ce second album, reconnaît le Studio Hergé, qui défend l’œuvre du dessinateur.
30.000 exemplaires vendus en Grande-Bretagne
Toujours est-il que la plainte d’Enright devant la CRE a abouti. Borders a retiré l’album de ses rayons «enfants». Le studio Hergé s’est dit «surpris car nous pensions la controverse terminée. Mais nous pouvons comprendre les sensibilités».
«Egmont, l'éditeur britannique de Tintin, a longtemps refusé d'éditer cet album, en raison justement de son caractère colonial, des violences infligées à des animaux et même de la présence de missionnaires catholiques», explique le Studio. Mais «il avait fini par céder à la pression des amateurs qui se plaignaient que les 24 aventures du petit reporter ne soient pas toutes éditées en anglais et il l'avait publié il y a deux ans, avec un bandeau d'avertissement scellant l'album». 30.000 exemplaires ont été vendus depuis"
Mike