Je viens de finir "
L'or gris de Bolivie" et voici
MES premières impressions générales. Il ne s'agit pas pour moi de détailler l'intrigue car beaucoup ne l'ont pas lu.
Je ne suis pas qualifié pour analyser et juger un style d'écriture, mais, pour moi, c'est le jour et la nuit par rapport aux soupes fades et dénuées d'imagination que l'on nous servait avant. J'ai retrouvé avec ce roman l'esprit qu'il y avait dans les Bob de la bonne époque.
Beaucoup de références au passé et à ce qu'est Bob Morane (Mains dans les cheveux, nyctalopie, Zat 77,amour des belles mécaniques, bravoure…) mais tout cela n'est jamais forcé et passe naturellement dans le texte.
J'ai beaucoup apprécié aussi que Bill qui aime, "
par pur patriotisme", le Zat 77 et qui boit pas mal, (cela nous le savons) ne soit pas présenté comme un alcoolique ni comme un bêta qui parle mal. J'ai retrouvé ainsi un Bill des débuts, de plus, il participe pas mal à l'action. Bien !
Je n'ai pas trouvé, comme certains, que cette aventure manquait d'action et de rebondissements. Certes, dans certains passages l'action est moins soutenue, mais c'est normal. Tout le final est haletant et mené de main de maître par Bob et Bill.
J'ai un peu regretté qu'Orgonetz (que je n'aime vraiment pas) ne soit pas aussi odieux et repoussant que j'en avais la mémoire. Dommage aussi qu'Ylang-Ylang ne soit pas plus présente mais cela fait partie de l'histoire. Dans le dernier passage où elle "convoque" Bob, j'ai regretté (un peu) le flou artistique qui plane sur la "vraie" raison de ce rendez-vous. On peut tout imaginer… et Orgonetz n'est qu'un prétexte… Ahahaha… Voilà, un fait nouveau car cela se déroule dans le cours de l'aventure et non "
Après la fin", comme le disait Henri Vernes avec son sourire canaille et son air faussement innocent...
Un petit manque de rigueur aussi au début, dans l'explication de la blessure de Zamora : il est tout d'abord blessé, puis la jeune femme constate qu'il est mort, puis elle dit qu'il est sérieusement blessé et Bob dit qu'il est mort d'une balle en plein cœur. A ce que je crois savoir, s'il avait reçu une balle en plein cœur, il devait être mort sur le champ. Pourquoi ne pas avoir simplement dit que Zamora était sérieusement blessé et qu'il était mort suite à cela…
Certaines descriptions de lieux me semblent un peu "légères", "conventionnelles" et manquent d'atmosphère, mais ça viendra.
Je n'oublie pas que cette aventure de Bob Morane est pour Gilles la première qu'il écrit (à moins que je ne me trompe) et je répète que c'est convaincant et que ça se laisse lire facilement en plus que l'histoire soit intéressante, inédite et passionnante.
Bravo donc et j'ai hâte de lire les prochaines "Nouvelle aventures de Bob Morane" qui, tu nous l'as affirmé, seront surprenantes. Bon courage !
Une dernière chose qui n'a rien à voir avec ce roman mais est plus générale. Pourquoi l'éditeur oblige-t-il l'auteur à se cantonner aux sempiternelles "150 pages" (cela dépend évidemment de la police de caractère). Soit l'auteur "rallonge" le texte pour y arriver car il n'a plus rien à dire, soit l'auteur fait des coupes sombres dans son texte ce qui nuit forcément à l'histoire. N'oublions pas que les premiers Bob Morane, faisaient certes 150 pages environ, mais que la police de caractère était très petite et les pages presque entièrement imprimées, ce qui dans certains cas représenterait bien un 180 ou 200 pages d'aujourd'hui. Alors, je rêve de Bob qui feraient un coup 140 pages, une autre fois 180, etc… selon la nature de l'intrigue. Mais, on m'as toujours dit que je rêvais de trop…