Souvenirs et frustrations d'un collectionneur.
Modérateur : La Patrouille du Temps
Souvenirs et frustrations d'un collectionneur.
Il y a quelques années, j'avais soumi cet article au Reflets (septembre 1999) en me disant qu'il apporterait quelque chose de nouveau à lire. J'espérais naturellement que les membres apprécieraient celui-ci. Quelle ne fut pas ma surprise de recevoir, par courrier, 2 lettres de membres inconnus qui me félicitaient pour celui-ci. Encore plus, dans le Reflets suivant, Ed Simonetta (que je n'ai jamais rencontré) en faisait de même. Sur ce forum, il y a plusieurs non-membres qui vont surement apprécier celui-ci.
-->Ayant commencé ma collection il y a 30 ans, j'ai eu la chance de trouver la plupart des titres assez facilement, ce qui n'est pas toujours le cas pour les novices d'aujourd'hui. Les années ont passés et les souvenirs me reviennent occasionnellement en mémoire. Un jour, je me suis dit que les 'vieux loups' comme moi ainsi que certains 'petits nouveaux' pourraient aussi se retrouver à travers les joies et les frustrations d'un collectionneur de la première heure. J'ai donc décidé de mettre sur papier mes souvenirs en espérant que vous en apprécierez la lecture.
--> Fin 1969 - Rendez-vous avec le destin à St-Jérôme au Québec lorsque, loin de mes proches, j'essaie d'occuper mes temps libres à la bibliothèque municipale. Je cherche une BD, mais j'accroche, du coin de l'oeil, La griffe de feu. Comme les volcans me fascinent je vais lire un roman pour la première fois de ma vie.
--> Milieu 1970 - Je suis finalement de retour dans mon milieu, à Hull (150 km plus loin) et ma collection débute vraiment. Qui a dit que c'était difficile de faire une collection? Partout ou je vais, je n'ai qu'à les cueillir au passage. La majorité des type 5 et 6 sont encore en librairie et à un prix abordable pour l'époque.
--> Début 1971 - C'est beaucoup moins plaisant de faire une collection lorsqu'il ne manque plus beaucoup de titres. Les bouquineries étant à peu près inexistantes à l'époque, je dois donc regarder sur les étagères de mes amis (et des amis de mes amis) et mêmes de personnes inconnues pour trouver mes Bob. À une occasion, j'ai même marchandé 5 ou 10 cigarettes contre un Bob (lui, un non-fumeur!)
--> 1972 - J'achète les P.M aussitôt qu'ils paraissent en librairie, mais il ne me reste que 3 misérables M.J à trouver. Un jour, je me rends à la bibliothèque municipale et trouve 2 de 'mes' junior. Honnête, je propose au gestionnaire de les lui acheter, mais c'est peine perdue. J'y retourne le lendemain, avec mes bottes d'hiver. Mon allure ne semble pas suspecte, même s'il y a peu de neige en cette période de l'année. J'insère un livre de chaque côté de mes bottes et voilà! ...il ne m'en manque plus qu'un seul à trouver (moi, un employé de la très honnête Gendarmerie Royale canadienne).
--> 1973 - Ne connaissant pas la fréquence de parution des inédits (6 par année), je vais chez mon libraire toutes les semaines ou presque et je reviens souvent à la maison le coeur gros. Quelqu'un pourrait-il me dire pourquoi Pcket Marabout s'entête à ne pas rééditer la maudite Griffe de feu.
--> 1974 - Sacrilège! On a placé un roman noir dans l'étalage de mes Bob. Je vole littéralement et me retrouve devant un volume double au titre spécial, comme le prix d'ailleurs. Comble de malchance, je devrai revenir car je n'ai pas assez d'argent sur moi. Comme la Griffe de feu n'est disponible qu'à la bibliothèque municipale de St-Jérôme, faudra-t'il que je m'y rende avec mes bottes d'hiver?
--> 1975 - Pour la première fois, je suis déçu de retrouver des inédits à la librairie. Quelqu'un pourrait-il dire à Henri Vernes qu'il a oublié d'écrire une suite aux Mrailles d'Ananké?
--> 1976 - Tout à coup, j'aime un peu moins Henri Vernes. Pourquoi prendre plaisir à retarder 'mes' Ananké? Bob est d'une patience exemplaire, mais je n'ai pas hérité de cette qualité. Pouquoi Marabout oublie-t'il continuellement de combler mon désir? Je ne demande pourtant qu'une toute petite réédition.
--> 1977 - Bob est parisien et Paris, ce n'est pas tellement loin de Londres ou je suis en ce moment. Pour une rare fois, un touriste s'en va à Paris avec des priorités inversées. Je ne visiterai Paris qu'après avoir trouvé ma Griffe de feu. Ma collection se termine donc le 18 Mai 1977 dans une bouquinerie du boulevard St-Germain près de Notre-Dame de Paris.
--> 1980 - Tiens !!! Quelques mois déjà depuis le dernier C.E #34. En regardant l'endos d'un roman, tout devient clair. Un monsieur à la calvitie prononcée et, il faut l'avouer, un monsieur plutôt âgé. C'est évident, mopn auteur favori est certainement décédé. Ma déception est encore plus grande parce que les journaux ne t'ont pas fait un 'post-mortem', mais merci tout de même Henri pour toutes ces années de bonheur. Sauf pour un certain après-midi de 1972, ton inflence, pardon celle de Bob, a été grande sur moi.
--> 1988 - Déjà 8 ans depuis la mort d'Henri Vernes. Je me régale de souvenirs en relisant périodiquement mes Bob et en maudissant Henri Vernes d'avoir inventé un duplicateur pour l'Ombre Jaune et d'avoir oublié de s'en servir.
--> 1989 - Mon épouse me montre un titre qui lui semble inconnu. Que je suis heureux de vivre au XX siècle, la médecine moderne a ressuscité Henri Vernes! Je commande 4 inédits F.N et réalise qu'il y a aussi un Club. Est-ce que la revue me dira quelle maladie avait emporté mon auteur favori et comment on l'a ressuscité? J'apprends malheureusement qu'il me manque 2 B.V inédits c'est beaucoup moins intéressant.
--> 1991 - Je vais à une gigantesque vente de livres usagés et trouve mes 2 B.V qui vont me couter un prix dérisoire (15-20 FEB). Pour les soustraire à la vue d'éventuels collectionneurs qui pourraient les prendre dans ma boite à mon insu, je les place dans mon sac à dos. Plus tard, je vais payer mes quelques dizaines de livres et quitte l'amphithéâtre, heureux. De retour chez moi, je réalsie que je n'ai jamais enlevé les livres de mon sac à dos. Belle façon de compléter une collection!!
--> 1993 - Je comble un autre de mes désirs car je vais à l'A.G du Club et y rencontre Henri Vernes en plus de quelques membres qui deviendront de très bons amis au fil des ans.
-->Ayant commencé ma collection il y a 30 ans, j'ai eu la chance de trouver la plupart des titres assez facilement, ce qui n'est pas toujours le cas pour les novices d'aujourd'hui. Les années ont passés et les souvenirs me reviennent occasionnellement en mémoire. Un jour, je me suis dit que les 'vieux loups' comme moi ainsi que certains 'petits nouveaux' pourraient aussi se retrouver à travers les joies et les frustrations d'un collectionneur de la première heure. J'ai donc décidé de mettre sur papier mes souvenirs en espérant que vous en apprécierez la lecture.
--> Fin 1969 - Rendez-vous avec le destin à St-Jérôme au Québec lorsque, loin de mes proches, j'essaie d'occuper mes temps libres à la bibliothèque municipale. Je cherche une BD, mais j'accroche, du coin de l'oeil, La griffe de feu. Comme les volcans me fascinent je vais lire un roman pour la première fois de ma vie.
--> Milieu 1970 - Je suis finalement de retour dans mon milieu, à Hull (150 km plus loin) et ma collection débute vraiment. Qui a dit que c'était difficile de faire une collection? Partout ou je vais, je n'ai qu'à les cueillir au passage. La majorité des type 5 et 6 sont encore en librairie et à un prix abordable pour l'époque.
--> Début 1971 - C'est beaucoup moins plaisant de faire une collection lorsqu'il ne manque plus beaucoup de titres. Les bouquineries étant à peu près inexistantes à l'époque, je dois donc regarder sur les étagères de mes amis (et des amis de mes amis) et mêmes de personnes inconnues pour trouver mes Bob. À une occasion, j'ai même marchandé 5 ou 10 cigarettes contre un Bob (lui, un non-fumeur!)
--> 1972 - J'achète les P.M aussitôt qu'ils paraissent en librairie, mais il ne me reste que 3 misérables M.J à trouver. Un jour, je me rends à la bibliothèque municipale et trouve 2 de 'mes' junior. Honnête, je propose au gestionnaire de les lui acheter, mais c'est peine perdue. J'y retourne le lendemain, avec mes bottes d'hiver. Mon allure ne semble pas suspecte, même s'il y a peu de neige en cette période de l'année. J'insère un livre de chaque côté de mes bottes et voilà! ...il ne m'en manque plus qu'un seul à trouver (moi, un employé de la très honnête Gendarmerie Royale canadienne).
--> 1973 - Ne connaissant pas la fréquence de parution des inédits (6 par année), je vais chez mon libraire toutes les semaines ou presque et je reviens souvent à la maison le coeur gros. Quelqu'un pourrait-il me dire pourquoi Pcket Marabout s'entête à ne pas rééditer la maudite Griffe de feu.
--> 1974 - Sacrilège! On a placé un roman noir dans l'étalage de mes Bob. Je vole littéralement et me retrouve devant un volume double au titre spécial, comme le prix d'ailleurs. Comble de malchance, je devrai revenir car je n'ai pas assez d'argent sur moi. Comme la Griffe de feu n'est disponible qu'à la bibliothèque municipale de St-Jérôme, faudra-t'il que je m'y rende avec mes bottes d'hiver?
--> 1975 - Pour la première fois, je suis déçu de retrouver des inédits à la librairie. Quelqu'un pourrait-il dire à Henri Vernes qu'il a oublié d'écrire une suite aux Mrailles d'Ananké?
--> 1976 - Tout à coup, j'aime un peu moins Henri Vernes. Pourquoi prendre plaisir à retarder 'mes' Ananké? Bob est d'une patience exemplaire, mais je n'ai pas hérité de cette qualité. Pouquoi Marabout oublie-t'il continuellement de combler mon désir? Je ne demande pourtant qu'une toute petite réédition.
--> 1977 - Bob est parisien et Paris, ce n'est pas tellement loin de Londres ou je suis en ce moment. Pour une rare fois, un touriste s'en va à Paris avec des priorités inversées. Je ne visiterai Paris qu'après avoir trouvé ma Griffe de feu. Ma collection se termine donc le 18 Mai 1977 dans une bouquinerie du boulevard St-Germain près de Notre-Dame de Paris.
--> 1980 - Tiens !!! Quelques mois déjà depuis le dernier C.E #34. En regardant l'endos d'un roman, tout devient clair. Un monsieur à la calvitie prononcée et, il faut l'avouer, un monsieur plutôt âgé. C'est évident, mopn auteur favori est certainement décédé. Ma déception est encore plus grande parce que les journaux ne t'ont pas fait un 'post-mortem', mais merci tout de même Henri pour toutes ces années de bonheur. Sauf pour un certain après-midi de 1972, ton inflence, pardon celle de Bob, a été grande sur moi.
--> 1988 - Déjà 8 ans depuis la mort d'Henri Vernes. Je me régale de souvenirs en relisant périodiquement mes Bob et en maudissant Henri Vernes d'avoir inventé un duplicateur pour l'Ombre Jaune et d'avoir oublié de s'en servir.
--> 1989 - Mon épouse me montre un titre qui lui semble inconnu. Que je suis heureux de vivre au XX siècle, la médecine moderne a ressuscité Henri Vernes! Je commande 4 inédits F.N et réalise qu'il y a aussi un Club. Est-ce que la revue me dira quelle maladie avait emporté mon auteur favori et comment on l'a ressuscité? J'apprends malheureusement qu'il me manque 2 B.V inédits c'est beaucoup moins intéressant.
--> 1991 - Je vais à une gigantesque vente de livres usagés et trouve mes 2 B.V qui vont me couter un prix dérisoire (15-20 FEB). Pour les soustraire à la vue d'éventuels collectionneurs qui pourraient les prendre dans ma boite à mon insu, je les place dans mon sac à dos. Plus tard, je vais payer mes quelques dizaines de livres et quitte l'amphithéâtre, heureux. De retour chez moi, je réalsie que je n'ai jamais enlevé les livres de mon sac à dos. Belle façon de compléter une collection!!
--> 1993 - Je comble un autre de mes désirs car je vais à l'A.G du Club et y rencontre Henri Vernes en plus de quelques membres qui deviendront de très bons amis au fil des ans.
- escargototo
- Messages : 135
- Inscription : 18 mai 2003 à 23:47
- Localisation : Lozère? c'est où?
- Contact :
que d'aveux!!
moi aussi, j'en ai volé, des bob Morane...
je les achetais sur le marché, à un bouquiniste qui achetait les livres deux fois moins cher qu'il ne les revendait, ce qui est convenable, mais à l'époque, années 70, 75, je trouvais ça scandaleux!
alors, de temps en temps, j'en prenais cinq, mais n'en payais que trois ou quatre...
pas de bottes fourées, mais un grand manteau "hippie" ( c'était l'époque)faisait l'affaire!!!
moi aussi, j'en ai volé, des bob Morane...

je les achetais sur le marché, à un bouquiniste qui achetait les livres deux fois moins cher qu'il ne les revendait, ce qui est convenable, mais à l'époque, années 70, 75, je trouvais ça scandaleux!
alors, de temps en temps, j'en prenais cinq, mais n'en payais que trois ou quatre...
pas de bottes fourées, mais un grand manteau "hippie" ( c'était l'époque)faisait l'affaire!!!

Merci Luc pour ce témoignage.
Je constate qu tu est resté "isolé" un bon bout de temps (jusqu'aux rééditions FN).
Est-ce le cas des "vieux" collectionneurs ?
Y-t-il eu des contacts réguliers entre moranophiles avant la création du Club ?

Je constate qu tu est resté "isolé" un bon bout de temps (jusqu'aux rééditions FN).
Est-ce le cas des "vieux" collectionneurs ?
Y-t-il eu des contacts réguliers entre moranophiles avant la création du Club ?
Commence à y'en avoir un paquet sur ce forumLucD. a écrit : Si tu dis collègue, est-ce que cela veut dire que toi aussi, tu es de la gendarmerie?

Dernière édition par Kijang le 24 juin 2004 à 7:20, édité 1 fois.
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- Attila08
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Non mais si tu es déçu, viens par chez moi et cela pourra s'arranger
Salut collègues !

"Bin ! Où je passe, y faut encor' tondre la pelouse sinon elle repousse quand même !!!!"
Attila08
Ceci est un jeu rigolo !!!
Attila08
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